dimanche 2 août 2009

Lençois (Chapada da Diamantina)

De retour à Salvador le temps reprendre nos sacs et de repartir vers Itacare, hello hello !

Je mets quelques photos de ces deux jours de rando en ligne, en attendant de compléter l'album (quasiment tous les cybers sont fermés aujourd'hui dimanche et celui-ci n'est pas bien rapide).

On est arrivés à Lençois à 5h du matin vendredi, trois heures à attendre dehors sur la place de ville que les agences organisant des randonnées dans la Chapada da Diamantina ouvrent. Lençois est un grand village, au milieu des montagnes avec une rivière qui le traverse. Je ne m'attendais pas à ça, je ne pensais pas qu'on était directement au milieu de la Chapada. C'est super joli ici. Il fait un peu froid et comme je me suis super bien organisé, je n'ai pris qu'un tee-shirt, un short et un maillot de bain pour les deux jours... Vers six heures du matin le soleil se lève et déjà quelques personnes dans les rues. Vers 7h, les enfants et les jeunes vont à l'école vêtus du tee-shirt de leur école, quelques voitures. Le temps passe, il commence à faire chaud, c'est agréable, même si je ne dirais pas non pour prolonger un peu la nuit au lit. On ne sait pas encore ce qu'on va faire avec Romain, pour quelle excursion on va pencher. Finalement vers 8h Romain trouve une agence ouverte, le type super sympa, on nous montre un peu tout ce qu'on peut faire, on choisit de faire deux balades sur deux jours et de passer la nuit dans une poussada sur Lençois.

Il fait super beau, crème solaire de sortie, on retrouve notre guide et la rando démarre dès Lençois. Au programme, remontée du lit d'une rivière vers une cascade, 2h30 de marche aller et autant au retour. Guide sympa, ça démarre tout doux pour sortir un peu de Lençois et puis très vite les jambes chauffent, ainsi que les chevilles qui sont mises à partie. On ne marche que sur des gros et des petits rochers, le long de bassins et de cascades d'eau douce, au milieu de roches stratifiées sur plus de 10m au dessus de nous. Une sorte de Fontainebleau en plus grandiose. On marche, on marche, puis petite baignade dans un des bassins d'eau douce, les muscles détendus on continue, on marche, on grimpe de rocher en rocher, ça chauffe bien dans les jambes, décor somptueux, puis pause le long d'une cascade, baignade, sieste pour Romain. On recommence l'aprem, sur des chemins plus caduques encore tant le guide a bien vu notre potentiel avec Romain. Puis baignade à nouveau, le guide s'amuse à faire des back-flips sur les rochers et à faire des pompes tout en faisant le poirier, petite démo de capoeira avec un autre guide tout aussi robuste. Un peu la stupéfaction avec Romain. Retour à Lençois, je suis crevé, le guide continue de chanter Bob Marley à tue-tête. On rentre à la poussada et je m'endors aussitôt...

On sort dans Lençois le soir (enfin après 18h à la nuit tombée), ville tellement agréable, toute pavée et de petites maisons le long de rues escarpées, terrasses de café et de restos, des gens qui jouent de la guitare et qui chantent, je n'ai jamais connu une atmosphère aussi paisible et saine, aussi sûre et confiante. Spectacle de capoeira sur la place de la ville, enfants, femmes et hommes y participent, tout le monde rigole, sourit, participe à sa façon. Rarement vu une telle communion et une vie aussi rose, on se parle, on nous parle, c'est bon enfant, une ville à caractère humain.

Après une nuit passée d'une traite, un Romain à nouveau réveillé à 7h, on passe nous chercher en voiture pour faire la rando de la chute d'eau de Fumaça. Il pleut aujourd'hui, on nous dit que c'est mieux parce qu'on verra la cascade, hier elle était à sec. Petit souci de logistique, je suis en short et tee-shirt, je n'ai rien d'autre à me mettre à part un maillot de bain... Romain n'est guère mieux lotti avec un tee-shirt et un pantalon. Le gérant de la poussada prend les devants sans qu'on lui demande et nous sort deux capes de pluie, ce qui nous sauve un peu. Voire beaucoup. Il pleut toute la matinée, pluie horizontale avec le vent, on traverse la brume, on est vite trempé, on ne voit pas à 5m. Un peu comme Jésus on a marché sur l'eau, à ceci près qu'on marchait surtout dans l'eau. De l'eau partout, des flaques d'eau au début puis des torrents sur le chemin qu'on est censé emprunter. J'ai un maillot de bain dans mon sac mais pas de chausettes de rechange, yeah.

Le guide nous dit qu'on arrive dans 5mn, on ne voit toujours rien, puis d'un coup une éclaircie et on est au sommet du canyon, 1500m de vide sous nos yeux, la chute d'eau de Fumaça qui s'élance de 1500m dans le vide, une partie dans le lac plus bas (beaucoup plus bas...) et le reste remontant dans l'air sous l'effet du vent comme de la fumée (d'où son nom de Fumaça). Des gouttes d'eau jusqu'à 1cm de diamètre flottant et remontant dans l'air. Im-pres-sion-nant. Encore plus impressionnant de s'allonger sur un rocher dépassant du sommet, comme une planche à repasser un peu, et de ne voir que du vide partout. Je m'allonge, je glisse le long de la roche peu à peu, je suis rempli d'excitation et de peur à la fois, 1500m de vide qui s'approche sans cesse un peu plus à chaque fois que je me glisse un peu plus en avant. Regarder en bas et aussitôt l'impression de tomber dans le vide, de glisser malgré moi le long du rocher et de tomber, une peur et une fascination mises à nue comme jamais. Pour tout dire je n'ai jamais eu un pénis aussi petit qu'à ce moment-là, même nouveau-né. Avec la pluie et le vent dans le dos, je me sentais glisser et tomber dans le vide. Romain a la même impression lui aussi. On reste au sommet une vingtaine de minutes, fascinés, et puis la brume se referme sur nous, on ne voit plus rien, il fait bien froid et on repart.

On n'est pas seuls avec le guide comme la veille, un couple de portugais d'une trentaine d'années nous accompagne, super sympa. On redescend la montagne et le soleil finit par pointer le bout de son nez, on est trempé mais le ciel se dégageant enfin, on peut admirer tout le paysage de montagnes et de forêt qui nous entoure, magnifique. On finit la journée comme la veille, on se baigne au pied d'une cascade, les muscles détendus, décor de rêve. Journée somptueuse. Retour en voiture au village, normalement cette randonnée se fait en 3 jours depuis Lençois, 3 jours de marche à travers la Chapada. Je me serais bien fait ça mais malheureusement on avait laissé nos gros sacs à Salvador, on ne s'attendait pas à une telle claque ici. Si j'avais su, j'aurais pris toutes nos affaires et j'aurais bien passé toute une semaine là.

On se boit une petite caïpirinha le soir, le ventre vide, Romain est un peu saoûl, bon petit fou rire, on est crevés mais on est bien. Bonne ambiance tout autour de nous.

On a pris le bus au petit matin vers Salvador, d'où je vous écris. On repart ce soir pour les plages d'Itacare. Pas très envie de repasser une nuit à Salvador.


Gros gros bisous à tous, j'espère que vous kiffez vous aussi

4 commentaires:

  1. Entraine toi bien à marcher sur les rochers, je t'emmenerai faire une via ferrara sublime que j'ai découverte cet été . N'oubliez pas ma photo du foot sur la plage. Doux bisous

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  2. Taf 12H par jour dans le pire endroit glauque de St Denis, on est trop en décalage!! Profite bien mon salaud...En même temps j'ai pas besoin de te le dire

    ++

    NarB

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  3. Franchement pose ta démission et viens kiffer avec nous ! On serait au top.

    On est à Itacare pour 3 ou 4 jours, franchement sublime là encore.

    Bon courage et fais des bisous de ma part à Besson si tu le croises :P

    Ju

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  4. Juju, ta manière de raconter est enchanteresse....on s'y croirait..et tout paraît plus fade à côté..
    bisous du Havre

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