dimanche 30 août 2009

Dans le désert d'Atacama

Buenos dias !

On est arrivés à San Pedro de Atacama mercredi soir et on repart d'ici ce soir, avec des tas d'images en tête. Peut-être les plus nombreuses en aussi peu de temps depuis le début du voyage, ce furent trois jours fabuleux. On laisse derrière nous l'atmosphère la plus sèche au monde, des écarts thermiques affolants entre le jour et la nuit, un ciel d'un bleu intense au possible, et une région que l'imagination aurait du mal à concevoir si elle n'existait pas.

Voyage un peu long pour arriver jusqu'ici, même si les bus chiliens surpassent leurs homologues brésiliens, les 25h de route à remonter la Panaméricaine ne peuvent se réduire à moins. L'océan à gauche, les montagnes usées par l'érosion et un paysage désertique à droite, tantôt sablonneux tantôt rocailleux, et une route longiline au possible, croisée par de rares carrefours. Quelques courtes pauses pendant le voyage, le chauffeur ne se préoccupant pas de savoir si tout le monde est remonté pour repartir, Romain a failli en faire les frais...

Première journée d'adaptation au climat et à l'altitude, San Pedro est à 2500m d'altitude et le soleil tape fort pendant la journée, sans parler de l'air ultra-sec. On cherche l'ombre tant que possible. San Pedro est un tout petit village aux rues poussiéreuses, installé sur le plateau d'Atacama, en plein désert. Village en développement croissant ces dernières années pour accueillir la mane liée au tourisme. Touristes aussi bien chiliens (la majorité de Santiago), que brésiliens et européens. Il y a dix ans, il n'y avait que deux auberges et de l'électricité une heure par jour ; aujourd'hui la rue centrale est pleine de restos, de magasins d'artisanat et d'agences pour parcourir la région. Les cyber-cafés sont en nombre aussi.

Je ne vais pas m'étendre sur les particularités gastronomiques du pays et de la région, mais ca fait plaisir de retrouver des légumes dans son assiette après le Brésil. On mange vraiment très bien ici, c'est un plaisir.

Premiêre soirée passée à regarder les lumières de la nuit, conditions exceptionnelles pour observer les étoiles ici. Pas de pollution lumineuse, un ciel toujours bleu (à l'exception de quatre jours par an en moyenne), un désert aride et en altitude (2% d'humidité dans l'air), ce n'est pas un hasard si de nouveaux radio-télescopes sont en train d'être installés ici dans le cadre d'un projet international. La Nasa parle du meilleur site d'observation. Belle soirée à avoir le nez en l'air vraiment.

Le lendemain, on part à 8h vers les sallines. Immensité blanche sur le plateau d'Atacama, au milieu des montagnes, des "rochers de sel" à perte de vue, poreux et à l'aspect rugueux, un lac au centre, de peut-être 5cm de profondeur, conditions extrêmes dans lesquelles les flamants ont fait leur terrain de prédilection. On découvre une trentaine de flamants du Chili dans ce décor s'étendant sur 200km2, une vingtaine à moins de 15m de nous. Petit instant d'excitation à les voir en vrai et à réaliser, c'était quelque chose qui me faisait drôlement envie depuis Paris mais je ne pensais pas qu'on arriverait à le faire.
On part ensuite vers des lacs à plus de 4000m d'altitude, les photos parlent d'elles-même je pense. Sur la route, quelques broussailles en mottes éparses donnent l'illusion d'un paysage vert, quelques fines trainées de neige sur les montagnes couleur café, un ciel toujours aussi bleu, des couleurs vives au possible, un contraste hallucinant. Avec le lac en plus, d'un bleu profond et les broussailles formant un vert moucheté sur les reliefs volcaniques, c'est juste fabuleux. Les mots peuvent difficilement décrire ici ce que l'oeil voit. Et un tel calme...

Comme si ce n'était pas déjà suffisant, le lendemain on repart. Réveil à 4h00 du matin pour aller voir les geysers del tatio au lever du soleil, à 4300m d'altitude. Toujours ce ciel somptueux de mille lumières de la nuit à notre réveil. On traverse le plateau d'Atacama sur une piste, ca bouge pas mal dans le mini-bus, on est un petit groupe de dix, dont 5 chiliens. Vers 6h le ciel commence à s'éclaircir. On arrive peu après dans un décor surréaliste, des colonnes de vapeur s'élèvent du sol un peu partout. L'eau est gelée et elle fume. Température extérieure -10 degrés Celsius. A maint endroits, dans des trous, l'eau se met à bouillir d'un coup, provoquant une sorte d'éruption et dégageant une vapeur encore plus épaisse. Tout cela me rappelle un peu grandeur nature les TP de physique sur l'azote liquide avec Tobie. Fabuleux. On revient à 13h à San Pedro, pour mieux repartir deux heures après vers la "Valle de la Luna", terrain de jeu des robots prototypes de la Nasa. Roche extrêmement fragile sculptée par les éléments, avec une couche de sel protectrice de la pluie sur le dessus. Des pics sortent ainsi du sol, ainsi que d'autres formes tout à fait improbables. On finit la journée par un coucher de soleil en haut d'une dune immense et immaculée. On se perd dans le volume impressionnant qu'on a sous les yeux une fois en haut, ca vide complètement la tête.

En trois jours ici, on en a vu pour presque tout le voyage, le mois passé au Brésil semble bien loin d'un coup, sans même parler de notre arrivée à Cayenne. Le désert d'Atacama, c'est un peu Tatooine sur Terre, sans Jabba the Hutt. On repart ce soir un peu plus au nord du Chili encore, à Arica. 10h de bus cette fois-ci, de la rigolade.

Gros bisous à vous tous, et bonne rentrée pour les courageux !

4 commentaires:

  1. Ça m'amuse bien d'imaginer à quoi ressemblera Tatie Danielle un peu plus haut en altitude, avec quelques couches supplémentaires..
    Ces lamas ont l'air tout doux et m'inspirent beaucoup d'idees de peaux de lama
    doux bisous

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  2. Salut frerot

    Le désert c'est toujours une grosse claque, kiffe bien...!
    Moi je viens de me faire refuser mes congés, ça sent la démission!!! ;)
    ++
    NarB

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  3. Oh yeaaah, je sais que ça ne va pas faire plaisir à maman mais pose ta démission et rejoins-nous en Amérique du Sud, tu kifferas plus ici ! ;)

    Franchement c'est juste la vie rêvée de voyager ainsi, tu devrais en faire autant pour te couper de tout et repartir du bon pied. :)

    A++ frerot

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  4. maman est bien rentrée à paris. il fait nettement moins chaud et j'apprécie beaucoup, on se lasse vite de la chaleur. comme dirait bernard, j'ai "kiffé" tes dernières photos du désert mais évidemment moins "kiffé" son éventuelle démission. j'attends avec impatience maintenant que je suis rentrée de tes nouvelles.

    gros bisous

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