mercredi 29 juillet 2009

Salvador de Bailar


Bonjour bonjour, tudu bem ici à Salvador de Bahia !

Après 35h de bus on a fini par arriver ici avant-hier, à 2h du matin. On quitte l'Equateur et l'Amazone pour s'enfoncer un peu plus dans l'hémisphère sud. On a parcouru une région extrêmement verte pendant les premières heures du trajet, tout le long de la route des espaces immenses étaient arrachés à la forêt afin de les dédier à l'élevage -je comprends mieux d'où vient toute la viande qui est omniprésente dans l'alimentation au Brésil. Puis après une journée de route, on a traversé une région beaucoup plus sèche, avec une végétation faite principalement de buissons, jaunis par le manque d'eau. Quelques arbres pourvus de quelques feuilles, des palmiers, quasiment aucun élevage, je serais curieux de voir à quoi la région ressemble pendant la période des pluies.

Et enfin Salvador. Un peu moins de 30° dehors et une humidité plus supportable. 13 millions d'habitants.

Salvador, c'est une ville haute dont le coeur est le Pelorinho, centre historique de Salvador, et une ville basse pleine de buildings dont la principale attraction est le port. Ville escarpée qui offre des perspectives magnifiques à chaque coin de rue, dans une sorte de Montmartre gigantesque. Ville aux 365 églises, révélatrices de combien la religion n'est pas que celle du football au Brésil. Et aussi ses plages, sa musique, sa culture et sa tradition. Difficile de marcher dans la rue sans écouter au moins une fois dans la journée du Bob Marley ou sans entendre les écoles de percussions dans le Pelorinho. De nombreux vendeurs ambulants ici aussi, encore plus variés qu'à Belem.

Le centre historique est un bijou architectural, bien plus beau encore que celui de Belem. Toutes ces batisses bicolores de l'époque coloniale, ces rues pavées, escarpées, étroites et jamais droites, ces petites places, ces albisias superbes, difficile de ne pas tomber sous le charme. Le contraste entre les maisons récemment rénovées, peintes de couleurs vives, et celles dont la façade a été rongée depuis par l'humidité. Des coûts d'entretien colossaux j'imagine.

La centre-ville est plein de monde, extrêmement dense, difficile d'y marcher droit tant il y a de personnes. Tous les magasins ont pignon sur rue, beaucoup de magasins de lingerie, de vêtements pour femme, d'électro-ménager, et les produits en libre service dès l'entrée, pas de portillon de sécurité, d'accueil ou de caisse. La plupart des magasins passent de la musique et des annonces commerciales sur de grosses enceintes tournées vers la rue, ce qui fait qu'on écoute de la musique quasiment partout quand on se balade en ville. Le long des trottoirs des marchands de boissons, de lunettes de soleil, de chapeaux et mille autres choses encore installent leur petite estafette, rendant les trottoirs d'autant plus étroits et denses. D'autres vendeurs ambulants (généralement de café et de glaces) se déplacent directement le long de la rue avec leur chargement et les enceintes branchées à fond. Beaucoup de monde en ville pendant la journée, et des trottoirs quasiment déserts après 21h une fois la nuit tombée et entamée, tous les petits vendeurs ayant démonté leur petite boutique. Une ville sûre en journée mais où il vaut mieux prendre un taxi après 23h.

Première journée à déambuler dans le centre historique de la ville --le Pelorinho-- à se paumer aussi un peu et à visiter les quartiers un peu plus au nord et à l'ouest. Impression ambigüe laissée par une ville absolument magnifique, d'une richesse extraordinaire, la bonne humeur jusque dans les bureaux de poste, et d'un autre côté le malaise né de ses enfants mendiants ainsi que d'un centre abandonné aux touristes le soir tombé, pas un habitant de Salvador dedans à l'exception de ses commerçants et de la police omniprésente.

Et puis hier, avec un Romain à nouveau levé aux aurores (!) et un temps au beau fixe (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui), on s'est fait une petite journée-plage. Une heure de bus pour arriver à la praia de Flamengo qu'on nous avait recommandée, une journée de détente absolue, transats, jus de coco et d'oranges, noix de cajou fraîches, à regarder les types jouer au foot, leur insolence à pouvoir être ainsi exposés au soleil toute la journée, à dire merci à tous les vendeurs ambulants, à apprécier les critères de rondeur des brésiliennes, seules les touristes n'avaient pas de ventre sur la plage.

On est ressorti dans le centre le soir, beaucoup plus de monde que la veille, et plus seulement des touristes, en minorité cette fois-ci. De la musique à chaque place et à chaque coin de rue, des gens qui dansent, des petits bars improvisés, une sorte de Fête de la musique hebdomadaire et ancrée dans les traditions de la ville. On s'est posé à un endroit, puis un autre, et on a fini par suivre l'école de percussions (olodum) de la ville qui faisait une grande boucle dans les rues du Pelorinho. Emotion difficilement transcriptible, plus de deux heures de percussions ainsi, avec ses danseurs locaux en tête de cortège, de grands noirs torse nu à la gestuelle corporelle fascinante, et son cortège de gens -locaux et touristes- se laissant séduire et captiver par l'ambiance et le rythme, reproduisant les mouvements et les déplacements des pros, plus de deux cents personnes à suivre ainsi les percussions du Pelorinho au fil des rues, dans une bonne ambiance adorable. Puis retour sur la place principale où il y avait encore un concert, dernier verre, on danse encore un peu avec Romain puis retour à l'hôtel sous les coups de minuit (ce qui est à relativiser par le soleil qui se couche à 17h30 et la fête qui commence quasiment après). Le guide parlait d'une ville animée et dansante, je n'y aurais pas cru si je n'en avais pas fait part, j'y aurais plutôt vu l'oeil de ce que le touriste veut bien voir. Ce fut une surprise autant qu'un véritable émoi. Salvador, détour obligatoire pour toute personne se rendant au Brésil.

J'ai aussi fini par remarquer que les jeunes mendiants de la veille ne sont pas aussi malheureux que je l'avais initialement cru, ils profitent avec vice des largesses du tourisme ici. A part le premier jour et maintenant qu'ils nous ont reconnu avec Romain, ils ne nous demandent plus rien. Pareil avec les vendeurs de colliers ambulants qui ne nous alpaguent plus. Je ne veux pas dresser un portrait tout rose de Salvador, mais il me semble que la pauvreté est moins importante ici qu'à Belem. Simplement on la remarque peut-être plus ici comme elle vient nous demander directement de l'aider.

On part après-demain dans la nuit faire une randonnée de deux ou trois jours dans la Chapada da Diamantina, une région superbe apparemment, avant de revenir sur Salvador. Bus de nuit vers Lençois d'où on ira à la Chapada. On s'organise vraiment bien avec Romain je trouve, ce qui rend le plaisir d'être ici encore plus important.

J'ai mis à jour l'album photo de la traversée de l'Amazone et j'ai ajouté celui de Salvador, enjoy. Gros gros bisous à tous

5 commentaires:

  1. Regarder un match de foot de Bresiliens sur la plage en sirotant des jus de fruits, bin ça va la vie je vois. Vous n'êtes même pas allé les défier balle au pied?
    Doux bisous à toi

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  2. Avec Romain qui est tout rouge après 20mn au soleil, ça n'aurait pas été très raisonnable...

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  3. Je confirme... trés mauvaise idée!!!

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  4. On essaiera le football un jour de pluie je pense, c'est plus sûr.

    J'ai modifié un peu mon message plutôt que d'en publier un nouveau qui aurait été court.

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  5. Pour les footballeurs qui ont peur du soleil il y a l'Angleterre, 300 jours de pluie garantis :)

    Have fun

    NarB

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