vendredi 24 juillet 2009

Une journée à Belem



J'ai oublié de raconter plusieurs choses hier soir sur la traversée de l'Amazone. On a croisé tout un tas de cabanes et de cabanons construits le long du fleuve, en pleine forêt. Certains semblaient abandonnés et d'autres, là où ils étaient le plus nombreux étaient habités par les amérindiens qui vivent là. Quasiment chaque cabanon est construit sur pilotis, relié par un tronc d'arbre au fleuve où est amarrée une petite pirogue. On a croisé plusieurs pirogues qui naviguaient le long de la côte, pas plus de trois personnes sur chacune. L'influence du tourisme et de la ville se fait malgré tout ressentir, on retrouve des maillots de Barcelone floqués Ronaldinho jusqu'ici, en plein milieu de la forêt ! Des enfants se baignaient dans l'Amazone, vivre dans un tel décor, si sauvage, c'est assez déconcertant à imaginer. On se demandait avec Romain quelles seraient nos chances de survie en tant que citadins vaccinés et protégés jusqu'alors du moindre microbe ou insecte, je ne pense pas qu'on aurait eu l'audace de ces enfants à se baigner dans le fleuve et je ne crois pas que notre temps de survie aurait dépassé la journée. On a préféré rester sur le bateau du coup, d'autant que ça aurait été compliqué d'y trouver une prise pour recharger les appareils photo pour partager ces moments avec vous. Pénétrer dans cette forêt tient quasiment du fantasme pourtant quand on la voit, c'est une véritable attraction d'y rentrer et je ne pense pas que pour moi.

La nuit à l'hôtel a fait du bien. Après la douche, on a pu se faire un vrai repas avec Romain après plus de 36h à n'avoir mangé que des petits gâteaux. J'avais toujours l'impression de tanguer au moment de me coucher, rigolo. On a regardé un peu le foot à la télé avant d'éteindre et de s'endormir aussitôt.

On s'est mis d'accord pour partir directement à Salvador, délaissant ainsi les plages de Jericoacoara, ça nous laissera plus de temps pour les prochaines et nombreuses étapes que l'on a prévues au Brésil. En cas d'imprévu, on sera toujours dans les temps pour rejoindre le Chili comme ça --enfin a priori, on ne sait pas quelle rencontre on fera ni ce qu'on va découvrir d'ici là, je ne pensais pas au départ que notre périple serait aussi indécis.

On est partis ce matin pour la gare routière avec Daniel (le retraité français ayant obtenu un visa permanent ici) et sa femme brésilienne Dalva, vraiment une chance de les avoir rencontrées sur le bateau, contact extrêmement chaleureux et sympathique. Le prochain bus pour Salvador part demain après-midi, on reste donc la journée ici à Belem. Ca nous laisse le temps de visiter un peu la ville. On a fait le tour du marché ce matin, il est le long de l'Amazone, tout un tas de fruits exotiques (odeur délicieuse), d'amandes, de viande séchée (odeur moins sympa), de poissons et de crevettes (odeur carrément moins sympa) sur les étals. Tout vient d'ici et ça ne donne qu'un bref aperçu des richesses de la région, peut-être encore plus qu'à Macapa. Pourtant la pauvreté est indéniablement présente à Belem. Invisible car peut-être quasi-inexistante à Macapa, ou alors dans une mesure plus douce, il est difficile d'y échapper ici.

Des avenues bien moins larges qu'à Macapa, des rues étroites, des immeubles extrêmement jolis de quelques étages et d'autres complètement délabrés et ravagés par l'humidité (toujours elle !), des tours d'une vingtaine d'étages, des tags dont on peut difficilement apprécier l'esthétique, des manguiers immenses plantés tous les vingt mètres sur les trottoirs des avenues, un bord de mer (ou de fleuve plutôt) très agréable, voici ce qui compose un peu le paysage de Belem. Atmosphère urbaine et dense.

On voulait faire un tour au théatre de Belem qui est superbe paraît-il, à deux pas de l'hôtel en plus, mais il est malheureusement fermé jusqu'à mardi. Après le ''ver-o-peso'' ce matin (le marché aux poissons pêchés quotidiennement dans l'Amazone), c'étaient les deux choses à voir absolument de la ville d'après le guide et Daniel (les informations se recoupent !).

Départ demain vers Salvador donc, toujours avec Daniel et Dalva. 36 à 40h de bus, avec des places assises cette fois, et sur une route qui n'est pas celle en terre battue qu'on a connue précédemment.

Doux bisous dou brasiou


PS : J'ai rajouté quelques photos aux différents albums.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 
compteur pour blog